10 notions essentielles que votre animal aimerait que vous connaissiez en comportement.

 

1. Un comportement est ce qu’un animal fait, et non ce qu’il est !

Souvent nous entendons décrire un animal avec une étiquette comme « dominant, agressif, méchant… » de la part de particuliers, et même de professionnels.

Est-ce que donner ce genre d’étiquette n’influence pas notre analyse, ne nous aveugle pas en nous laissant être influencés par de fausses interprétations, et parfois même nous empêche de décrire un comportement réel de façon observable et mesurable ?

Susan Friedman, Professeur en Psychologie aux USA, a permis de mettre en place une analyse ABC (Antecedents Behavior Consequences), qui est reproductible sans interprétation en étudiant :

– Sous quelles conditions le comportement survient-il ? (= Antecedents)

– Quel est le contexte de sa survenue ? (= Behavior)

– Quel est la conséquence immédiate de ce comportement pour l’animal ? (= Consequences)

Les réponses à ces questions peuvent vous permettre d’identifier les facteurs déclencheurs dans l’environnement et déterminer les conséquences qui maintiennent ce comportement.

Vous savez qu’un comportement qui fonctionne et se répète a été renforcé et celui qui ne marche pas se modifie ou s’éteint.

Par exemple, dites plutôt « quand j’approche ma main près du perchoir de mon perroquet, il m’attaque et je retire ma main » au lieu de « mon perroquet est méchant ou agressif ». Retirer la main est la conséquence qui renforce le comportement d’attaque.

 

2. Chaque comportement a un but pour l’animal, avec une conséquence produite par le comportement.

Le comportement est un outil pour avoir des conséquences désirées de l’environnement.

Pour découvrir la raison d’un comportement particulier, il est nécessaire de connaître ce qui arrive juste après le comportement.
Souvent il y a 2 types de buts : pour avoir ou pour faire partir (individus, objets, conditions).

La motivation de se comporter vient des conséquences antérieures.

Beaucoup de perroquets vocalisent beaucoup, car pour eux c’est un renforçateur pour demander l’attention de la part des humains.

 

3. Bien entendu l’animal choisit le comportement produisant les meilleures conséquences.

En donnant le choix, tous les animaux réalisent des comportements qui sont les plus renforçateurs pour eux.

Cette loi peut être appliquée en utilisant un ratio différent pour deux comportements, en diminuant le renforcement du comportement gênant et parallèlement en augmentant celui du comportement alternatif souhaité. Par ce biais nous pouvons réduire les problèmes sans faire appel aux méthodes punitives.

 

4. Encourager les animaux à faire des choix, faciliter au lieu de forcer.

Les animaux sont construits pour se comporter et non pour rester sans action.

Il a été démontré qu’un manque de contrôle sur sa propre vie a des effets pathologiques incluant dépression, difficultés d’apprentissage, problèmes émotionnels et même diminution de l’activité du système immunitaire.

Des recherches suggèrent que nous pouvons « immuniser » nos apprenants de ces effets en leur donnant des expériences où ils peuvent contrôler les conséquences de leurs propres comportements, et ainsi réduire ces troubles dus aux conséquences non voulues.

 

5. Chaque animal est un individu propre, avec des motivations différentes.

 Les renforçateurs se présentent sous différentes formes : ciblage d’objets, activité physique, expériences sensorielles, interactions sociales voire même fuite de stimuli désagréables.

La qualité de vie de l’animal est hautement en relation avec le ratio, qualité et variété des renforçateurs. Certains sont liés automatiquement à la nourriture, d’autres sont appris par association et répétition comme le « Touch » de la main, avec un historique très fort de renforcement positif et deviennent plus fort que le renforçateur primaire !

Ne restez pas bloquer par la nourriture, soyez créatif, interrogez-vous sur la motivation présente de l’animal au moment précis où vous le travaillez, travaillez avec des renforçateurs secondaires variés et aléatoires

 

6. Augmenter le bon comportement en donnant des renforçateurs positifs et consistants.

 Il est nécessaire pour un renforcement efficace que le comportement et le renforçateur soient contigus, car cela reste la façon la plus claire de communiquer et permet à l’animal de répéter et gagner plus de renforcements. Une délivrance tardive renforce parfois plusieurs réponses.

La cohérence et la consistance sont également très importantes en permettant toujours un apprentissage le plus clair possible.

 

7. La mauvaise nouvelle : nul n’est parfait …vous avez renforcer non intentionnellement des mauvais comportements !

Les comportements non renforcés diminuent par le processus d’extinction. Donc chaque comportement unique présenté de manière répétée par un animal a été renforcé d’une manière ou d’une autre, y compris les comportements problématiques.

Un renforcement intermittent produira aussi une persistance d’une mauvaise conduite, comme c’est le cas des joueurs de poker devenus avides, qui reçoivent un jackpot occasionnel !

Donc, 3 questions doivent toujours venir à votre esprit :

Qu’est-ce qui renforce ce comportement particulier ?

Que voulez-vous que l’animal fasse à la place ?

Est-ce que le comportement est lié au contexte, à l’environnement ?

 

8. Penser à gérer l’environnement pour que le bon comportement soit plus aisé que le comportement gênant.

Parfois il est plus simple de gérer l’environnement, et des solutions simples sont oubliées car nous sommes trop focalisés sur l’animal et son comportement gênant.

 

9. Renforcer par petites étapes plutôt que le comportement final.

En utilisant le « Shaping » ou façonnement, nous avons l’occasion de renforçer souvent en évitant frustration et démotivation, par minuscules tranches, en augmentant les critères très lentement.

 

10. Vous obtenez ce que vous renforcez et votre animal deviendra le meilleur !

Dans notre culture nous remarquons souvent que les mauvais comportements et encourageons très peu les bons.

Constater que son animal est super, va augmenter le bon comportement, et va permettre d’établir une bonne relation avec lui.
Les animaux qui sont encouragés à faire les bons choix pour des bonnes raisons vivent mieux auprès de nous.

N’utilisez jamais la contrainte et/ou la pression, mais demandez une coopération…amicale et bienveillante.

Oubliez toutes ces étiquettes (dominant, agressif) qui entrainent par conséquence des punitions très souvent délétères et deviennent une source gigantesque de beaucoup de comportements agressifs.

 

Alors bon entrainement avec une coopération et une nouvelle merveilleuse relation avec votre animal !

 

 

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