La méthode d’entraînement est-elle importante ?

Une étude visant à examiner les effets de différentes méthodes d’éducation canine sur le bien-être des chiens de compagnie, pendant et hors entraînement, a été menée au Portugal entre octobre 2016 et mars 2019 et publiée en décembre 2020.

Les chiens participant à l’étude ont été classés en trois groupes, selon la méthode d’éducation employée :

  1. Le groupe « Aversif » (basé sur des stimuli punitifs)
  2. Le groupe « Mixte » (combinant éléments aversifs et positifs)
  3. Le groupe « Récompense » (excluant tout stimulus aversif)

Les résultats de cette étude montrent que les chiens soumis à des méthodes d’éducation positives présentent un bien-être significativement supérieur à ceux soumis à des méthodes d’entraînement aversives ou mixtes.

Cortisol et comportement : indicateurs du bien-être canin

Les mesures physiologiques (telles que le taux de cortisol) et comportementales (postures de soumission, halètements) pendant et hors entraînement indiquent :

  • un niveau de stress plus élevé chez les chiens des groupes « Mixte » et « Aversif »,
  • un comportement plus détendu et confiant chez les chiens du groupe « Récompense »

Les chiens du groupe « Aversif » et du groupe « Mixte » ont montré plus fréquemment que les chiens du groupe « Récompense » :

  • des signes de stress chronique,
  • des postures corporelles basses, contractées, reflétant état de détresse et peur,
  • des halètements évoquant un stress aigu,
  • des comportement d’évitement, tels que :
    • tourner le corps,
    • s’éloigner,
    • s’accroupir
    • se coucher sur le côté/dos (observés uniquement dans les groupes « Aversif » et « Mixte »).

Ces comportements d’évitement sont une réponse spécifique aux techniques d’apprentissage aversives.

Dans des études précédentes, des niveaux élevés de léchage des lèvres et de bâillements ont été systématiquement associés à un stress aigu chez les chiens, lors de confrontations sociale et physique observées dans les groupes « Aversif » et « Mixte ».

Comprendre l'impact psychologique des méthodes d'éducation sur les chiens

L’étude comparative entre les méthodes de dressage coercitif et l’éducation positive révèle des différences significatives sur le bien-être des chiens ainsi que sur leur fonctionnement cognitif et émotionnel, hors entraînement.

Les recherches ont mis en évidence que les chiens du groupe « Aversif » exposés à des techniques de dressage aversives présentaient des caractéristiques comportementales distinctes des chiens faisant partie du groupe « Récompense », telles que des temps de latence de réponse aux stimuli augmentés (la réponse alimentaire étant considérée comme peu probable).

Dans l’ensemble, ces résultats indiquent que les chiens du groupe « Aversif » étaient dans un état affectif moins positif que les chiens du groupe « Récompense ».

Les méthodes d’éducation utilisées influent directement sur :

  • l’état émotionnel du chien,
  • son bien-être affectif,
  • sa capacité d’apprentissage,
  • la performance de la réponse cognitive.

Les même résultats ont été constatés un an après la formation.

Les recherches antérieures suggèrent que l’entraînement utilisant le renforcement positif peut améliorer la capacité d’apprentissage des chiens.

L'éducation canine positive : une approche scientifique du bien-être animal

Dès 2004, John Bradshaw, chercheur spécialisé en anthrozoologie (étude des relations entre l’Homme et l’Animal) a mis en lumière un aspect crucial dans l’éducation des chiens : les comportements problématiques peuvent révéler un bien-être compromis, directement lié à l’anxiété canine. 

Étant donné que la punition était associée à une incidence accrue des comportements problématiques, cette étude a conclu que les méthodes de dressage traditionnelles basées sur la punition sont contre-productives en termes d’apprentissage et d’obéissance.

 

Nous recommandons aux propriétaires de chiens de toujours privilégier les méthodes d’éducation positives, centrées sur la récompense et la communication bienveillante, afin de favoriser l’apprentissage et le bien-être de votre compagnon à quatre pattes.

Effets négatifs des stimuli aversifs sur le stress canin

Il a été constaté que plus la proportion de stimuli aversifs utilisés dans l’entraînement est élevée, plus l’impact sur le bien-être des chiens est important à la fois lors et en dehors du contexte d’entraînement. Ce résultat est conforme aux conclusions d’une étude d’enquête précédente, qui a montré qu’une fréquence plus élevée de punitions était corrélée à des scores d’anxiété et de peur accrus.
Des différences de bien-être ont été constatées même en comparant les groupes « Récompense » et « Mixte », qui utilisaient une proportion plus faible de techniques basées sur l’aversion par rapport au groupe « Aversif ». Les chiens du groupe « Mixte » ont montré des fréquences plus élevées de comportements liés au stress, se sont retrouvés plus fréquemment dans des états de tension et ont haleté plus fréquemment pendant l’entraînement que les chiens du groupe « Récompense ».

Rôle des stimuli et récompenses dans le stress canin

Les résultats de l’étude démontrent que la proportion de stimuli aversifs utilisés dans l’entraînement joue un rôle plus important sur les niveaux de stress des chiens que les outils d’entraînement spécifiques utilisés. Le type de renforcements positifs semble également être pertinent. Des recherches antérieures ont révélé que les caresses sont une récompense moins efficace que la nourriture dans le cadre de l’entraînement. Le fait d’avoir une récompense de grande valeur pourrait donc être important pour réduire le stress lorsque des stimuli aversifs sont utilisés dans le cadre de l’entraînement.

Les résultats indiquent que les chiens de compagnie éduqués avec des méthodes basées sur l’aversion ont connu, pendant les séances de travail, un bien-être très inférieur à celui des chiens entraînés avec des méthodes basées sur la récompense. De plus, alors que différentes proportions de méthodes basées sur l’aversion n’ont pas entraîné de différences dans le bien-être des chiens en dehors du contexte d’entraînement, une proportion plus élevée de méthodes basées sur l’aversion a entraîné une diminution du bien-être des chiens en dehors du contexte d’entraînement.

Il a été constaté que plus la proportion de stimuli aversifs utilisés dans l’entraînement est élevée, plus l’impact sur le bien-être des chiens est important à la fois lors et en dehors du contexte d’entraînement. Ce résultat est conforme aux conclusions d’une d’enquête précédente, qui a montré qu’une fréquence plus élevée de punitions était corrélée à des scores d’anxiété et de peur accrus.
Des différences de bien-être ont été constatées même en comparant les groupes « Récompense » et « Mixte », qui utilisaient une proportion plus faible de techniques basées sur l’aversion par rapport au groupe « Aversif ». Les chiens du groupe « Mixte » ont montré des fréquences plus élevées de comportements liés au stress, se sont retrouvés plus fréquemment dans des états de tension et ont haleté plus fréquemment pendant l’entraînement que les chiens du groupe « Récompense ».

Méthodes d’éducation coercitives : risque de problèmes comportementaux

Les études sur ce sujet, opposant beaucoup de professionnels du monde canin, révèlent un lien significatif entre les méthodes d’apprentissage aversives et la détérioration du bien-être ainsi que l’émergence de troubles du comportement chez les chiens.

L’apparition de ces problèmes de comportements peuvent conduire à l’abandon du chien. Puisque la punition est corrélée à une augmentation des comportements problématiques, il apparaît clairement qu’elle constitue une menace pour le bien-être animal.

C’est pourquoi il est fortement conseillé de choisir les méthodes d’éducation positives, qui seront beaucoup plus utiles à la communauté des propriétaires d’animaux de compagnie. Ces méthodes améliorent significativement l’état émotionnel des chiens, en réduisant un stress qui, rappelons-le, élève le niveau de cortisol, fragilise les défenses immunitaires et favorise l’émergence de maladies.

L’importance du renforcement positif

Cette étude apporte des preuves solides en faveur de l’efficacité des méthodes d’éducation positives pour le bien-être des chiens. Les résultats suggèrent que l’utilisation de stimuli aversifs peut entraîner des conséquences néfastes à long terme sur la santé mentale et physique des animaux. Il est donc recommandé de privilégier des approches d’éducation basées sur le renforcement positif et la collaboration avec le chien.

Pat Rérolle  

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