En tant que responsable d’un organisme de formation pour éducateur canin comportementaliste canin et félin, j’insiste et réfléchis régulièrement sur quelques points fondamentaux si essentiels à mes yeux, pour améliorer mon enseignement et surtout l’entraînement et le dressage de différentes espèces animales comme une poule, un cheval, un chat ou un chien, comme nous le faisons au quotidien au Centre du Bien-être Animal Formations.
1. Ratio et valeur du renforcement
Nous voyons très souvent les propriétaires venir avec 3 croquettes et certains professionnels refuser de donner toute récompense…
Est-ce que nous récompensons les enfants avec de la purée jambon ou des épinards !
Oui…Un ratio élevé et des niveaux de valeur différents de renforcement sont essentiels, car cela :
– peut résoudre de nombreux problèmes en évitant confusion et frustration
– améliore très vite les performances des entrainements
Parfois les éducateurs croient que les chiens expérimentés n’ont plus besoin de renforcement continu, mais il arrive que le comportement finisse par s’éteindre.
En revanche, il est évident qu’il faut réduire et arrêter la dépendance à la nourriture, en utilisant des renforçateurs secondaires variés, qui deviennent souvent beaucoup plus forts, en gardant une motivation excellente. Toujours demander aux propriétaires de réfléchir sur une liste de ce que leur animal adore (nourritures, jouets, certains comportements hautement renforcés…)
– permet d’éviter une immersion si néfaste en désensibilisation graduelle, en alternant un comportement connu et hautement renforcé, et un nouveau comportement plus difficile.
2. Amusez-vous ensemble lors de l’entraînement !
Parfois, nous devenons si concentrés sur notre entraînement que nous mettons trop de pression sur l’animal pour réussir, avec un côté si sérieux…
Quand votre professeur fait la « gueule », êtes-vous à l’aise ? Souvent, vous vous posez des questions si vous faîtes bien !
Vous devez savoir que nos animaux de compagnie sont très sensibles à nos micro-signaux. Si vous paraissez soucieux ou énervé, l’animal le percevra automatiquement et sera beaucoup moins détendu et à l‘aise pour proposer des nouveaux comportements. Même lorsque l’entraînement est important, il faut toujours garder la session amusante, encourageante et motivante pour l’animal.
Favorisez des séances courtes, avec un historique important de renforcement, plutôt que des sances longues et fatigantes.
3. Enrichissement et remplissage du vide
Les animaux apprennent tout le temps même en dehors d’une séance d’entraînement, sans nos friandises et notre clicker !
La séance ne dure qu’une petite partie de la journée. Il appartient aux dresseurs de s’assurer que le reste du temps est enrichissant. Jouets, travail mental, nourriture dans des endroits intéressants, rencontres sociales adéquates, possibilités de repos, capacité à faire de l’exercice, lieux de confort et de protection contre les éléments naturels (intempéries, froid, chaleur…), ne sont que quelques-uns des éléments obligatoires à respecter. Si l’entraînement est le seul moment stimulant, la vie d’un animal peut devenir très ennuyeuse, et avoir un impact non négligeable sur son bien-être, et conduire à l’émergence de comportements gênants.
4. Les comportements fondamentaux sont la base du succès
Pour former des comportements complexes, assurez-vous que chaque animal a une connaissance solide de comportements de base fluides, comme par exemple « ne rien faire », le « touch », le ciblage, rester/attendre, rappeler, suivre, récupérer, ramasser, donner, pousser, tirer, se rapprocher, tourner et beaucoup plus, …
Car l’entraînement de comportements de base fluides est utile :
– il donne aux animaux les compétences nécessaires pour apprendre rapidement de nouveaux comportements plus complexes, telles des chaînes.
– il aide les animaux à apprendre à utiliser de nouveaux dispositifs d’enrichissement et à résoudre plus facilement certains puzzles alimentaires.
– il permet de créer une variété de sessions d’entrainement en intercalant des comportements de base faciles dans une session longue et difficile.
– pour éviter certains situations d’immersion.
– il permet aux dresseurs d’ajuster et d’affiner les comportements en guidant l’animal dans la bonne position ou en modelant ses mouvements. Par exemple, un animal qui a un signal de ciblage de la hanche peut rapidement se retrouver dans une nouvelle position pour un examen médical.
5. Lecture des signaux émotionnels
Il est essentiel qu’un éducateur soit capable de lire le langage corporel de l’animal, de réagir et de s’adapter à ce que l’animal ressent.
Par exemple, un entraîneur devrait entraîner un signal que l’animal donne quand il est attentif et prêt à continuer.
Les éducateurs devraient être capables de dire à tout instant quand un animal est tendu ou détendu, hésitant ou impatient, excité ou nerveux, et cette information devrait influencer les décisions sur les prochaines étapes de chaque session.
Une compréhension du langage corporel des animaux devrait être l’une des premières choses enseignées aux nouveaux dresseurs.
6. Communication avec les propriétaires
Il est compréhensible que les éducateurs concentrent leur attention sur les besoins de l’animal, et ne réfléchissent pas toujours au versant humain de l’équipe homme-animal.
Être un dresseur d’animaux implique de travailler avec coopération avec des humains (collègues, clients, membres de la famille). Il est important d’avoir des objectifs clairs, en mettant en œuvre des protocoles cohérents et adaptés à chaque personne et animal.
En cas de manque de communication, sans expression de progrès ou d’échecs, l’animal en souffre. Je crois fermement que les besoins de l’animal devraient toujours venir en premier.
Lorsque les dresseurs améliorent leur entraînement, et utilisent les principes discutés ci-dessus, ils contribuent à rendre une vie meilleure à tous nos animaux, en établissant une bonne relation avec le propriétaire et enfin rendre une vie harmonieuse en famille.
Bon entraînement… Bon dressage…