Définition

C’est un trouble de comportement très difficile regroupant des symptômes d’anxiété, de détresse ou de panique survenant quand les animaux sont laissés seuls.
Il est caractérisé par des stéréotypies, une hyper-salivation, des destructions, des vocalisations excessives, et des éliminations inappropriées.

 

Quelles sont généralement les causes ?

– Génétique, souvent associée à la sensibilité aux bruits
– Changement d’emploi du temps
– Tolérance faible de frustration
– Attachement excessif au propriétaire
– Changement physique, vieillissement
– Maladie, douleur
– Déménagement

 

Quel est le pronostic ?

 Le pronostic et la durée de résolution sont toujours difficiles à évaluer et définir.

– Lié au niveau d’anxiété
– Selon la possibilité ou non de confinement de l’animal en toute sécurité
– En fonction de l’emploi du temps du ou des propriétaires
– Selon l’historique du comportement
– L’attitude et la motivation du client et ses possibilités d’entrainement

 

Quels sont les signes principaux ?

Dès que des problèmes de comportement surviennent lors d’absence des propriétaires, il est important de filmer les animaux, afin de pouvoir analyser le ou les problématiques. 

– Les aboiements ou les pleurs commencent très tôt, juste avant le départ ou juste après, et durent lors d’un pourcentage important de temps. Ces vocalises sont généralement à des fréquences monotones (à différencier des demandes d’attention, comportement territorial, hyperactivité, comportement de jeux).
– Les éliminations inappropriées sont à différents endroits de la maison, uniquement en cas d’absence, car l’animal fait beaucoup d’allées et venues dans l’habitat. Il est bien entendu essentiel, à travers une consultation vétérinaire, d’éliminer des infections urinaires, diabète, maladie de Cushing, insuffisance rénale, colites, et maladies inflammatoires intestinales.
– Les destructions ont lieu sur les sorties (portes, fenêtres), ou sur des effets personnels (oreillers, vêtements…).

Attention le confinement en cage peut entraîner une destruction, avec parfois des blessures plus ou moins sérieuses du chien.

 

Mise en place d’un programme de travail

Les objectifs sont de réduire la dépendance aux propriétaires.
La durée du travail à mettre en place est difficile à prévoir, car dépend de la sévérité du trouble, de son ancienneté, et du niveau émotionnel du départ.

– Faire la liste des activités que les propriétaires font avant leur départ et travailler le chien à être relaxé lors de chaque mouvement ou vision d’objet signifiant leur départ (mise des chaussures, prise des clés…)
– Faire de la désensibilisation, en augmentant les périodes d’absence très progressivement en gardant toujours une bonne émotion et en associant le stimulus négatif (l’absence) à des choses agréables (Kong) = contre-conditionnement.
– Exercices de conditionnement d’un signal pour travailler un comportement calme et relaxé (panier spécifique d’entraînement, cône, bruit, odeur…)- Routine au départ et arrivée : Ne pas interagir 30 minutes avant le départ, et attendre au retour quand le chien est calme. Donner un Kong 10 minutes avant le départ.
– Ne pas dormir sur le lit, pas d’accès au canapé pour travailler le détachement avec l’humain- Ne pas utiliser de punition car elle augmente l’anxiété
– Exercices de jeux, balades avant de partir

La médication améliore le pronostic et surtout ne pas hésiter à adresser votre client à un vétérinaire pour éliminer les causes médicales (surtout quand les signes apparaissent brutalement) et prescrire un traitement qui améliorera le pronostic.

 

Quels sont les exercices possibles ?

 Pour augmenter la tolérance à l’absence de ou des humains :

– Cage conditionnée de façon agréable, ou barrière pour conditionner un détachement progressif en coupant progressivement le contact physique, puis visuel.
– Nourrir que lors du travail et en absence.
– Travailler le fait de rester calme et relaxé dans un panier : Relaxation au panier en augmentant les critères que si le chien a un bon état émotionnel : s’éloigner progressivement en étant en face du chien, progressivement lui tourner le dos, partir dans une autre pièce pour que le chien n’ait plus de contact visuel, se diriger vers la porte, partir à l’extérieur 2-3 minutes, revenir, rester 10 minutes relaxé, intégrer le départ avec un « reste au panier » calmement en surveillant avec une caméra : cette étape peut durer de façon variable en fonction de l’évolution rapide ou lente du chien.
– Réaliser le même travail avec les objets quotidiens et vos attitudes avant votre départ : clef, chaussures, manteau, sac et même votre intention de sortir…Il est nécessaire comme toujours d’observer et de repérer le moindre signe de stress apparaissant lors d’attitudes ou comportements que vous avez avant votre sortie, que les chiens détectent parfaitement, et qui deviennent des stimuli négatifs.
– Associer positivement à un signal sécurisant : odeur, musique classique, panier spécifique.
– Commencer le travail dès l’apparition de ces différentes étapes…

 

Pour conclure

Le programme mis en place est souvent long et fastidieux, sans certitude de résultat.
Les propriétaires sont souvent démotivés et découragés, avec parfois la pression du voisinage liée aux fréquentes nuisances sonores.
Mais malgré ces difficultés, l’important est de désensibiliser les absences, en coupant l’événement en de multiples étapes, qui seront travaillées indépendamment en obtenant toujours un bon statut émotionnel. Il est essentiel d’éviter la sommation de tous les stimuli aversifs liés à l’absence.

Il est primordial de toujours aller au rythme de l’animal, en observant et en repérant tout signal de stress, et en n’augmentant les critères que si les bonnes conditions sont observables.

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