Il ne suffit pas d’apprendre les 5 « ordres » de base (assis, couché, le rappel, pas bouger, la marche en laisse) pour que votre chiot devienne un chien adulte vivant en harmonie en famille…

Ce style d’éducation répond toujours à un besoin de contrôle de la part de l’être humain mais ne se préoccupe pas des besoins éthologiques nécessaires de l’animal. Ce modèle ne cherche pas à prévenir les problèmes de comportements ou les morsures toujours trop nombreuses, menant souvent à des abandons et à des euthanasies.

Alors que doit-on proposer comme éducation canine ?  Quel modèle pour un mieux « vivre ensemble » alliant sécurité et bien-être ? Quel sont les réelles bases d’éducation dont votre chiot a besoin ?

Une éducation canine favorisant la socialisation et la familiarisation avec :

  • Des séances de jeu pour chiot : 

Des séances de jeu courtes (5 minutes), contrôlées, sans laisse avec d’autres chiots dans un environnement sécurisé. Il est important d’exposer votre chiot à des races de morphotype différent et à des chiens adultes. Chacune de ces expériences devant être positive. L’impossibilité pour le chiot d’acquérir de bonnes bases de communication canine peut aboutir à des comportements agressifs à l’âge adulte.

Chiot et son jouet de traction
  • L’exposition à de nouveaux environnements, personnes, objets, surfaces et sons :

Et ce, toujours d’une manière amusante et positive. Vous pouvez aller en terrasse, prendre des escalators pour chiots en milieu urbain, rencontrer d’autres animaux (chats, chevaux, poules, NAC…), varier les surfaces lors des promenades (pelouse, bitume, terre, sable, etc)…

  • Les manipulations :

Cela habituera votre chiot au contact humain et l’aidera à accepter l’ensemble des geste effectués lors des visites chez le vétérinaire (medical training), pendant les soins quotidiens (brossage, coupe des griffes, soins des yeux) ou pendant les séances de toilettage.

Prévention des problèmes de comportement : accompagner le chiot et l’humain

Mordillement-chiot
  • Explications et conseils pour les propriétaires de chiots :
    L’éducation sur le langage corporel canin normal, les lois universelles de l’apprentissage, les besoins éthologiques à combler en proposant diverses activités locomotrices, masticatoires, mentales… L’éducation des enfants, afin d’éviter au maximum le risque d’accident par morsure, tant au sein du foyer qu’à l’extérieur.
  • Formation de base pour résoudre les problèmes courants des chiots comme mordre, sauter, mâcher, voler des objets.
  • L’entraînement de base est aussi d’apprendre aux chiots à jouer avec les humains de façon appropriée, pour établir une bonne connexion et avoir un renforçateur motivant.
  • L’apprentissage de la solitude.
  • L’apprentissage de la propreté.

2 piliers importants dans l’éducation des chiots :

1. La prévention :

En exposant votre chiot à :
  • Différents environnements : rural, urbain, différents parcs.
  • Des personnes de taille, sexes, couleurs, vêtements différents (chapeaux, uniformes, lunettes, casquettes), enfants, personnes handicapées.
  • Différents animaux (chevaux), différents congénères.
  • Différents objets.
  • Différentes surfaces.
  • Différents bruits (aboiements, sirènes, orages, pétards…) : réaliser une désensibilisation systématique, en augmentant progressivement l’intensité sonore à l’aide de bruits enregistrés.
  • Vétérinaire, cliniques.

En travaillant :
  • La peur : désensibilisation, exposition graduelle en contrôlant la distance et l’intensité du stimulus : identifier le stimulus, trouver le point de départ où le chiot est relaxé, laisser le chiot explorer de lui-même, éviter de le réprimander.
  • L’instinct de poursuite avec bicyclettes, joggeurs…

2. La motivation :

Une des clés de la réussite. La plupart des chiens, comme les gens, ne veulent pas travailler pour rien ! La motivation varie en fonction du contexte et de l’environnement (ex : chaleur, soif…), il est important d’en tenir compte.

La nourriture est souvent la récompense idéale pour la plupart des chiens qui commencent l’entraînement. Beaucoup de chiens sont également renforcés avec des éloges verbales. Pour cela, utilisez un ton de voix joyeux et optimiste.

Lorsque vous rencontrez de nouvelles personnes, vous devez donner au chiot plusieurs friandises de haute valeur. Cela apprendra au chiot à vous regarder en premier. Donnez au chiot un signal, tel que « hello ». La personne donne une friandise. Laissez le chiot passer 15 à 30 secondes avec la personne. Puis récompensez-le avec une friandise ou avec son jouet préféré quand il revient vers vous.

L’entraînement avec des marqueurs est un moyen de communiquer avec votre chien en utilisant les conditionnements opérant et classique. Un marqueur est un « stimulus relais » qui indique à votre chien qu’il y aura un renforçateur.

L’éducation en cours collectifs et à la maison :

Lorsque vous enseignez un nouveau comportement, commencez toujours dans un environnement non distrayant.

  • L’utilisation des jouets est possible quand le chiot a appris à jouer et interagir avec nous.
  • La valeur de la friandise est importante en fonction de l’environnement.
  • Il y a différents types de marqueurs : clicker, lumière, sifflet…Mais le chien apprend 45% plus vite quand on utilise le clicker.

 

Nous vous recommandons d’utiliser un signal verbal pour lancer une séance d’entraînement. De même,  et plus important encore, utilisez un signal verbal pour communiquer à votre chien la fin d’une séance d’entraînement pour éviter une frustration importante.

Cute australian shepherd puppy in the grass outside

Ecole du chiot : les véritables bases de l'éducation à travailler

Les 3 D* et de la fluidité :

  • Le Travail de connexion : eye contact, touch, counting games, “shopping”.
  • Le Ciblage : outil très précieux dans l’éducation et la résolution des troubles du comportement.
  • Le Rappel : très important car peut sauver la vie de nombreux chiens. Il faut profiter du suivi naturel du chiot en le récompensant systématiquement quand il vient près de vous de lui-même. Enseigner le rappel est un moment important pour aussi habituer votre chien à ce que son collier soit saisi. Incorporez la prise du collier au don de la friandise. Le chien vient à vous et pendant que vous vous penchez pour lui donner la friandise, atteignez doucement sous son menton et glissez vos doigts sous son collier.
  • Désensibilisation au collier ou au harnais.
  • Désensibilisation aux manipulations, apprentissage en positif de la contrainte corporelle.
  • Le Refus d’appât.
  • La Marche en laisse non tendue : des cônes peuvent être utilisés pour illustrer la fréquence du renforcement. Au fur et à mesure que le comportement devient plus fiable, la distance entre les cônes peut être variée. Mise en place de 2 techniques (classique et opérant). Apprendre à ne pas tirer et avancer que quand la laisse n’est pas tendue.
  • Ne pas sauter en renforçant les 4 « pattes parterre ».
  • Attendre avant de sortir de voiture.
  • Descendre, monter.
  • Conditionnement de la muselière et de la cage (transport, clinique vétérinaire).
  • Apprendre à ne pas passer certaines portes ou portail en cas de nécessité.
  • Travail de certains comportements spécifiques demandés par les propriétaires.

Il faut bien sûr toujours s’adapter aux demandes précises et règles de la famille, en respectant l’éthique et le bien-être de l’animal dans un système équilibré, bienveillant et toujours gagnant-gagnant. C’est ce qui permet d’obtenir une très bonne relation, prometteuse d’un « bon vivre ensemble » et de non survenue de comportements agressifs.

*Les 3 D : durée, distance, distraction.

Apprentissage du collier ou du harnais à son chiot

  • Vérifier les équipements avec les éducateurs.
  • Ne pas laisser le collier en permanence ou sans surveillance car il existe un risque de strangulation.
    De même pour le harnais car il y a risque d’échauffement de la poitrine et des épaules.
  • Associer positivement le collier/harnais à des friandises
  • Dès que le collier/harnais est mis, engager un jeu avec le chiot.
  • Habituation : laisser porter le collier longtemps, avec toujours surveillance.
  • Parfois il est nécessaire de désensibiliser le contact avec le cou (« cou mou »)
  • Encourager le chiot à vous suivre, en ramassant la laisse, en tapant votre jambe pour l’attirer et en donnant une récompense s’il commence à suivre.
  • Si le chiot tire dans une direction opposée, arrêtez et attendez, et dès que le chiot se retourne vers vous, récompensez-le.
  • Éviter tout coup de collier et réprimande.

A la semaine prochaine pour le dernier article de la série sur le chiot, son développement et son éducation.

Avec tous mes remerciements,
bon week-end.

Pat

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